président de Shell au Canada, Michael Crothers

Seul le texte prononcé fait foi

Le comité de direction de Shell s’est fixé un objectif global : susciter le progrès en offrant davantage d’énergies propres dans le monde. De cet objectif découle trois ambitions générales : 1) représenter un exemple hors pair d’entreprise qui réalise de bons investissements; 2) remporter la course à la transition énergétique en offrant davantage d’énergies propres et, ainsi, rester un acteur pertinent pendant encore plusieurs décennies; et 3) être une force au service du bien dans la société afin de conserver notre droit de prospérer.

Comme l’a dit un jour Yogi Berra : « Les prévisions sont difficiles à faire, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir ». Cette citation nous rappelle qu’il faut demeurer humbles dans nos tentatives de déterminer ce qui ne s’est pas encore passé. Ceci dit, certains tendances et indicateurs clés sont très clairs. Premièrement, le monde a besoin de plus d’énergie, étant donné que sa population est en croissance constante et que les niveaux de vie s’améliorent. En effet, on prévoit que la demande énergétique mondiale doublera d’ici 2050. Deuxièmement, cette énergie doit être plus propre afin de lutter contre les changements climatiques. Troisièmement, cette transition est accélérée par les politiques, les règlementations et l’entrepreneuriat. Chez Shell, nous croyons que nous devons faciliter cette transition en offrant davantage de sources d’énergie plus propres, sous différentes formes. Nous savons que les énergies renouvelables joueront un rôle de plus en plus important. Nous nous attendons à ce que le parc automobile mondial passe de 800 millions à deux milliards de véhicules d’ici 2060. Nous savons que la proportion de véhicules électriques et à pile à combustible de ce parc – qui s’établit à moins de 1 % aujourd’hui – continuera de croître rapidement. Cela se déroule actuellement sous nos yeux. Mais nous savons également que les automobiles à moteur à essence achetées aujourd’hui seront sur les routes pour une durée moyenne de 15 ans. Il ne s’agit donc pas d’un changement qui se fera du jour au lendemain. Nous devons transformer les moyens de production d’électricité pour les rendre plus propres, moderniser les infrastructures qui produiront cette électricité et gérer le caractère intermittent des énergies renouvelables. Le gaz naturel et le captage du carbone joueront un rôle significatif dans la transition. Finalement, cette énergie essentielle à notre prospérité devra être abordable et abondante. Nous en sommes à un moment de notre histoire marquée par de grands changements et d’importantes innovations, mais également par le pragmatisme : nous avons besoin de davantage de sources d’énergie différentes et plus propres.

Il n’y a pas qu’une seule solution : nous avons besoin de nombreuses solutions, ce qui est particulièrement flagrant quand on regarde les besoins divers du Canada. Aucune entreprise, aucune région, ni aucun pays ne pourra y parvenir seul. Nous devons trouver des façons de travailler ensemble.

J’hésite un peu à donner des conseils sur la façon dont le Canada pourrait réussir sur le marché énergétique mondial dans l’avenir. Il y a tellement d’entreprises et de personnes intelligentes dans notre pays!

Le Canada réunit déjà de nombreuses conditions essentielles pour réussir. Ces conditions reposent sur un débat mûr dans lequel nous commençons tous à reconnaître que nous n’avons pas à choisir entre les objectifs économiques et les objectifs environnementaux.

Parmi ces conditions, notons la diversité des sources d’énergie, des normes réglementaires élevées, un environnement politique favorable à l’innovation et d’innombrables talents dans tous les secteurs de la société canadienne. Il y a également quelques obstacles, notamment la réglementation complexe qui diffère d’une région à l’autre et notre tendance à nous replier sur nous-mêmes plutôt que de voir le rôle que le Canada peut jouer dans le monde en tant que force au service du bien.

Sur une note personnelle, ma femme et moi deviendrons grands-parents pour la première fois en avril prochain. Cela m’a amené à penser davantage à la façon dont mes petits-enfants utiliseront l’énergie en 2040 lorsqu’ils intégreront le marché du travail. Cette énergie sera sans doute plus propre, mais notre système énergétique sera-t-il efficace et concurrentiel pour la prochaine génération?

J’ai un seul conseil à donner. Je suis optimiste et Shell est optimiste quant à la transition énergétique. Nous participons à de nombreuses initiatives – borne de recharge électrique, hydrogène, énergie éolienne, énergie solaire, biocarburants – qui ont toutes une chose en commun, qui, selon moi, déterminera notre succès partout dans le monde : la collaboration. Une collaboration basée sur des principes scientifiques éprouvés, l’impartialité et la volonté d’apprendre au fur et à mesure. Cela implique de mettre davantage à l’essai les concepts afin d’acquérir de l’expérience. Une collaboration qui n’essaie pas de choisir des technologies gagnantes ou perdantes, mais qui permet à l’innovation de se développer en fonction des signaux clairs du marché, comme la tarification du carbone et de l’énergie. Une collaboration visant pleinement l’intérêt de la prochaine génération de Canadiens et de Canadiennes.

Je suis encouragé de voir les partenariats improbables et fructueux qui se créent dans ce domaine. Des initiatives comme IntelliProspérité, qui établit des ponts entre les entreprises de tous les secteurs, les organisations environnementales et les établissements d’enseignement afin d’élaborer des politiques fiables fondées sur la recherche; ou le plan de leadership sur le climat de l’Alberta, pour lequel le gouvernement, des acteurs du secteur pétrolier et de nombreuses organisations non gouvernementales de l’environnement (ONGE) se sont mis sur la même longueur d’onde à la fin de 2015. C’est une chose inhabituelle de voir une province productrice de pétrole prendre l’audacieuse initiative, de concert avec le secteur pétrolier et les ONGE, de hausser le prix du carbone, de fixer des limites d’émissions et de s’entendre sur les accès aux ports de mer. Et c’est sans oublier le Clean Resource Innovation Network, qui cherche à accroître la capacité de réduire les émissions de carbone dans le secteur pétrolier et gazier, de réduire les coûts et de permettre l’exportation de l’énergie produite de façon responsable.

De nombreuses conversations difficiles nous attendent encore. Il s’agit d’une période exaltante et Shell s’engage à atteindre son objectif qui est d’offrir davantage d’énergies plus propres et abordables pour la prochaine génération. Merci.