Lorraine Mitchelmore, President & Country Chair, Shell Canada
Lorraine Mitchelmore est présidente de Shell au Canada et assume également, depuis octobre 2012, les fonctions de vice-présidente directrice – pétrole lourd.

Mme Mitchelmore compte plus de 25 années d’expérience dans l’industrie, dont douze en Australie et en Angleterre. Elle a entre autres occupé divers postes dans les secteurs de l’exploration et de la production dans différentes régions du monde, notamment en Australie, en mer du Nord, dans le golfe du Mexique, en Afrique et au Moyen-Orient.

Mme Mitchelmore a travaillé auprès de Petro-Canada, Chevron et BHP Petroleum avant de se joindre à l’équipe de Shell en 2002. Elle a occupé depuis différents postes à la haute direction avant d’être nommée au poste de présidente de Shell au Canada en 2009.

Elle a obtenu un baccalauréat en géophysique à l’Université Memorial de Terre-Neuve, une maîtrise en géophysique à l’Université de Melbourne, en Australie, et un MBA à la Kingston Business School, à Londres, en Angleterre.

Mme Mitchelmore est membre du conseil d’administration du Conference Board du Canada, du Conseil canadien des chefs d’entreprise et de la Fondation Asie Pacifique du Canada. Elle est également membre du conseil consultatif de Catalyst Canada et a été nommée présidente de la Conférence canadienne du Gouverneur général sur le leadership de 2015.

Bonjour et bienvenue.

J’aimerais en particulier souhaiter la bienvenue à la ministre de l’Énergie de l’Alberta, l’honorable Margaret McCuaig-Boyd, au Haut-commissaire britannique au Canada, Howard Drake, et à Angus MacNeil, député et président de l’Energy and Climate Change Select Committee de la Chambre des communes du Royaume-Uni.

Merci de votre présence.

Nous sommes réunis aujourd’hui pour souligner le lancement du projet Quest, le premier projet de captage et de stockage de carbone (CSC) dans le domaine de l’exploitation des sables bitumineux. Il s’agit d’une journée très spéciale pour bon nombre d’entre nous.

Je travaille dans le secteur de l’énergie depuis trente ans, et je suis aussi emballée par la technologie que tous les gens du secteur.

Le projet Quest est une réussite technologique incroyable. Il permettra de capter plus d’un million de tonnes de CO2 par année à partir de notre usine de valorisation des sables bitumineux et de le stocker à deux kilomètres sous terre. Cette quantité équivaut aux émissions annuelles d’environ 250 000 automobiles.

Aussi emballante que soit la technologie liée au projet Quest, ce n’est pas ce qui m’enchante le plus aujourd’hui. Et ce ne sera pas le sujet de mon discours.

Aujourd’hui, je veux parler de ce que signifie toute cette formidable technologie que nous appelons le projet Quest.

De ce que le projet Quest signifie pour Shell, pour le Canada et, peut-être, pour le monde entier.

D’abord, mettons le projet Quest en contexte. Pour cela, il me faut parler du changement climatique.

Le changement climatique est une réalité.

Il s’agit de l’un des défis les plus grands et les plus complexes de toute l’histoire de l’humanité.

Il nous oblige à voir au-delà de nos besoins individuels à court terme et d’apporter des changements qui profiteront à tous à long terme.

Ces changements ne seront pas faciles à réaliser. Ils dépendront en grande partie des mesures courageuses prises par les gouvernements, les entreprises et chacun de nous individuellement.

Au siècle dernier, l’énergie fossile a transformé nos vies. Elle continue de les améliorer et de les enrichir d’innombrables façons. Nous ne devons pas oublier que dans certaines parties du monde, l’énergie fournit aux gens le nécessaire pour survivre.

Or, cette relation simple entre l’énergie et notre mode de vie est en mutation.

Au cours du présent siècle, nous devrons trouver comment produire plus d’énergie et moins de CO2. Si nous ne changeons pas notre façon de produire et d’utiliser l’énergie essentielle à notre existence, le changement climatique modifiera notre façon de vivre.

Et nous savons que si notre secteur ne contribue pas à trouver une solution pour contrer le changement climatique, nous serons exclus de cette solution.

Les sources d’énergie à faible teneur en carbone joueront un rôle de plus en plus grand dans nos vies. Mais, tant qu’il y aura une demande pour les hydrocarbures, nous aurons la responsabilité de réduire le CO2 qu’ils émettent.

Chez Shell, nous savons que nous avons un rôle à jouer.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, le CSC à lui seul pourrait répondre à 17 % des besoins du monde en matière de réduction du CO2 d’ici à 2050. Les défis sont évidemment énormes, mais d’ici à 2100, le CSC pourrait permettre de répondre à la moitié des besoins en matière de réduction des émissions dans le monde.

Construire une installation de captage et de stockage de carbone est l’une des grandes mesures que nous prenons dès maintenant pour faire obstacle au changement climatique. Au Canada, nous appelons ce projet Quest.

Le projet Quest fait partie d’un nombre grandissant de projets de CSC à l’échelle mondiale, et sa réalisation n’est possible que grâce à la participation de nos partenaires en coentreprise Chevron et Marathon et au précieux soutien des gouvernements de l’Alberta et du Canada.

Dans le cadre de notre entente de financement avec le gouvernement, nous communiquons de l’information sur la conception du projet Quest, les procédés utilisés et les leçons tirées afin de rendre plus accessibles et viables les technologies de CSC et de réduire les coûts des projets à venir.

Shell et le département américain de l’Énergie envisagent également de collaborer à des essais sur le terrain visant des technologies perfectionnées de surveillance du CO2 stocké sous terre. Les technologies en question seront mises à l'essai dans le cadre du programme de surveillance de pointe complet déjà en place pour le projet Quest.

Et j’ai le plaisir d’annoncer que l’Energy Technologies Institute du Royaume-Uni, l’Université de Birmingham, le gouvernement britannique et Shell appuieront l’affectation de huit mois d’un étudiant au doctorat au projet Quest, conformément à la déclaration commune du Canada et du Royaume-Uni sur le CSC énoncée en 2014.

Nous croyons que ce partenariat aidera à enrichir les connaissances en matière de CSC des deux côtés de l’Atlantique.

Le projet Quest est un excellent exemple de collaboration entre le milieu des affaires, le gouvernement et la société civile… et il servira de modèle aux projets futurs.

Comme membre du personnel de Shell, je suis très fière du projet Quest.

Et comme Canadienne, je suis encore plus fière, étant donné que le projet a lieu ici, au Canada, dans la région des sables bitumineux.

Ils sont peu nombreux les pays ayant autant de motivation et de conditions favorables pour devenir le meilleur gestionnaire de CO2 au monde. En effet, nous avons la chance d’être dotés de ressources énergétiques abondantes, et la consommation d’une partie de ces ressources émet beaucoup de CO2.

Le défi pour nous tous est de trouver comment produire et utiliser plus d’énergie dans un monde où l’impact environnemental de cette énergie doit diminuer.

Elle ne sera pas facile la route vers un avenir aux émissions de CO2 réduites qui répondra aux besoins d’une population grandissante. Voilà l’objectif que nous visons, voilà notre quête. Comme dans toute quête, elle comportera son lot de difficultés et de récompenses.

Malgré tout, je suis très optimiste quant à son aboutissement.

Lorsque j’envisage l’avenir, je vois le jour où le pétrole canadien devancera, sur le plan économique et environnemental, le pétrole produit partout ailleurs dans le monde.

Je vois le jour où le Canada sera chef de file non seulement dans le domaine de l’énergie, mais aussi sur le plan de la technologie utilisée pour produire de l'énergie émettant peu de CO2.

Je vois le jour où les progrès économiques et environnementaux iront de pair.

Nous avons encore du chemin à faire, mais on dit que toute grande aventure commence par un premier pas.

Aujourd’hui, ensemble, ici en Alberta, au Canada, nous faisons ce premier pas important.

Merci.

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